Plan Challe

Du nom du général Challe, nommé commandant en chef en Algérie le 12 décembre 1958 par Charles de Gaulle, ce plan correspond à une nouvelle stratégie militaire qui vise à asphyxier les maquis de l’ALN en même temps qu’est mise en œuvre une politique de pacification. L’idée est de montrer au FLN la supériorité militaire française pour être en position de force lors de négociations.

Dès février 1959, commencent méthodiquement d’Ouest (Oranie) en Est (Constantinois) une série d’opérations militaires dans différents lieux où sont concentrées les principales forces militaires de l’ALN (opérations « Courroie », « Jumelles », « Pierres précieuses »…). De 1959 au mois d’avril 1961, ces opérations qui mobilisent de très importantes forces militaires françaises, appuyées par l ‘aviation (utilisation du napalm), « ratissent » de vastes espaces. Il s’agit d’un véritable rouleau compresseur. Les forces de l’ALN subissent d’importantes pertes, le bilan officiel du plan Challe est de 26 000 « rebelles » tués, 10 800 prisonniers, 20 800 armes récupérées. Les maquis de l’ALN sont exsangues, dans l’incapacité d’être ravitaillés sous l’effet de l’accentuation du transfert des populations civiles dans les camps de regroupement. Isolés, subissant des pertes importantes, les maquis de l’ALN sortent très affaiblis de ces opérations militaires menées dans le cadre du plan Challe.

Ce plan, inscrit dans la durée et à l’échelle du territoire algérien, se déroule dans un contexte politique évolutif scandé par exemple par le discours du général Charles de Gaulle du 16 septembre 1959 proposant l’autonomie de l’Algérie. Ces opérations militaires se terminent en avril 1961, date à laquelle, le général Challe, dont le prestige dans l’armée est immense, mènera un putsch, avec les généraux Jouhaud, Salan, Zeller.

Récite en écoute : Sbah Berbagui