Collectif d’avocats du FLN
Au printemps 1959, le comité fédéral de la Fédération de France du FLN décide de prendre en main de façon systématique et de politiser la défense de ses membres devant les tribunaux. C’est désormais à des avocats musulmans, mobilisés, considérés comme des combattants, responsables devant la fédération et devant le GPRA, qu’incombe la mission de diriger des collectifs formés à partir de 1957 par des avocats français acquis à la cause de l’indépendance. Ils leur apportent des clients et les défraient grâce à une partie des fonds collectés auprès des populations algériennes résidant en métropole. Ces collectifs sont chargés de défendre devant les tribunaux les prévenus appartenant à l’organisation clandestine que la police a pu arrêter pour des faits allant de la collecte de fonds aux attentats contre les membres du MNA ou contre les forces de l’ordre. Quand ils le peuvent, ils doivent donner à ces affaires le plus large écho possible grâce à un système de défense politisé, les accusés ayant pour consigne de se présenter comme des combattants et non comme des criminels. Ils doivent également assurer la liaison entre le FLN et ses militants dans les lieux d’enfermement. On a surtout retenu de ces collectifs les noms de quelques avocats parisiens comme Mourad Oussedik, ou Jacques Vergès, ce dernier étant particulièrement chargé de médiatiser les affaires plaidées.
Le terme de collectif s’applique localement à des regroupements occasionnels d’avocats soucieux de garantir les droits de leurs clients algériens dans un contexte de répression accrue, sans que ses membres soient tous liés au FLN.