Lettre des détenus à Bernard Gouy – 4 avril 1960 - Archives privées

Devenu avocat à 22 ans, en 1950, Bernard Gouy s' était d'abord constitué une clientèle civile. Mais l'indépendance de l'Inde et la guerre d'Indochine lui font prendre conscience des luttes coloniales. Les expulsions d'Algériens de Lyon vers l'Algérie, au début de l'année 1958, sont pour lui l'occasion d'un premier engagement dans une action collective. En 1959, il part en Algérie assurer la défense de combattants du FLN à Orléansville (aujourd'hui Chlef). Malgré ses recours, deux de ses clients sont exécutés.

Bernard Gouy, cinquante ans après, reste profondément marqué par l'exécution de ses clients algériens.

Biographie
Devenu avocat à 22 ans, en 1950, Bernard Gouy n’était pas a priori destiné à défendre des nationalistes algériens :  issu d’une famille catholique conservatrice, il s’ était d’abord constitué une clientèle civile. Mais l’indépendance de l’Inde et la guerre d’Indochine lui font prendre conscience des luttes coloniales. Les expulsions d’Algériens de Lyon vers l’Algérie, au début de l’année 1958, sont pour lui l’occasion d’un premier engagement dans une action collective et d’un premier voyage pour plaider en Algérie. Sans être au coeur du collectif des avocats du FLN, il reçoit des dossiers qui lui sont confiés par Kebir Bendi-Merad qui en est l’animateur. Il plaide plus rarement pour des membres du MNA. En 1959, pour remplacer l’un de ses confrères, il part en Algérie assurer la défense de combattants du FLN à Orléansville (aujourd’hui Chlef). Malgré ses recours, deux de ses clients sont exécutés.
Archives
Les pièces d’archives retracent la chronologie du procès à Orléanville en 1960.
Bernard Gouy est sollicité par un de ses confrères parisiens, Michel Zavrian, alors proche de Jacques Vergès,  pour défendre des nationalistes accusés d’avoir participé à des embuscades contre des militaires français et à des assassinats de membres du MNA.
Lors de ce procès collectif qui ne dure qu’une journée, au TPFA (Tribunal permanent des forces armées) d’Orléansville, en décembre 1959, Bernard Gouy partage la défense avec un officier défenseur, un appelé juriste et commis d’office. Malgré les arguments tant juridiques que politiques qu’il déploie, l’affaire se solde par la condamnation à mort de deux de ses clients : Mekki Mendil et Bakhti Boumerdjene. Toutes les démarches entreprises pour les sauver – pourvois en cassation, recours en grâce – n’empêchent pas leur exécution, le 25 juin 1960.

Brouillon de la plaidoirie de Bernard Gouy

32914Brouillon de la plaidoirie de Bernard Gouy.

17 février 1960 : rejet du pourvoi en cassation

Lettre des détenus

329144 avril 1960 : lettre des détenus à Bernard Gouy 

11 juin 1960 : télégramme - confirmation du rendez-vous avec le président de la république pour la demande de recours en grâce de Mekki Mendil

Lettre de Bernard Gouy - démarche Général De Gaulle

3291416 juin 1960 : lettre de Bernard Gouy à Mekki Mendil rendant compte de sa démarche auprès du Général de Gaulle.

Brouillon de la lettre de Bernard Gouy à la mère de Mekki Mendil

3291425 juin 1960 : brouillon de la lettre de Bernard Gouy à la mère de Mekki Mendil l’informant de l’exécution de son fils.

Lettre de maitre Bourderbal

3291429 juin 1960 : lettre de maître Bouderbal à Bernard Gouy  relatant l’exécution du condamné à Orléansville.

Palais de justice d'Orléansville (carte postale)