Camps de regroupement des harkis en France

Selon les chiffres officiels, entre 1962 et 1964, ce sont 41 000 harkis et leurs familles qui sont « accueillis » en France dans des camps de regroupement. Les premiers camps ouverts en juin 1962 sont ceux du Larzac et de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Ces camps sont fermés en octobre 1962 et leurs populations transférées à Rivesaltes et Saint-Maurice-l’Ardoise. Vont s’ajouter les camps de la Rye et de Bias. Les conditions de vie des familles dans ces camps considérés « comme hébergement temporaire » sont très difficiles : Promiscuité, insalubrité et parfois déséquilibre alimentaire associés à une gestion de type militaire. Tout cela n’est pas sans conséquence sur la santé physique et mentale des familles internées.

Ces camps seront fermés progressivement : Celui de Rivesaltes, au cours de l’année 1964, bien qu’un petit nombre de familles jugées « inaptes au reclassement » y restent puis sont relogées à proximité. Ceux de Bias et Saint-Maurice-l’Ardoise seront en revanche maintenus bien après. En 1975, la situation, vécue par les familles dans ces camps, conduit les plus jeunes à se révolter. C’est seulement en août 1975 qu’est prise la décision de fermer tous les camps cependant le relogement des familles sera bien long. C’est donc de 1962 à 1975 que les harkis et leurs familles connaissent ce qu’il faut bien appeler une situation d’internement dans des camps de regroupement ce qui témoigne d’un transfert des rapports coloniaux en métropole. Certaines familles sont ensuite conduites vers des hameaux de forestage.

Récits en écoute : Saïd MerabtiMohand HarmaMonsieur K –  Rachid Bensot

Bibliographie
BESNACI-LANCOU Fatima, MANCERON Gilles. Les harkis dans la colonisation et ses suites, Éditions de l’Atelier, 2008, 224 p.
CHARBIT Tom, Un petit monde colonial en métropole : Le camp de harkis de Saint-Maurice-l’Ardoise (1962-1976), Politix, décembre 2006, vol 19, n°76 pp. 31-52.