Le Progrès - 26 septembre 1959
Né en 1922, Pierre Cohendy s'engage dans la Résistance. Devenu avocat après la guerre, il approuve la cause de l'indépendance algérienne dont la lutte patriotique lui semble légitime, sans pour autant appartenir à un collectif. Il plaide à de multiples occasions pour des nationalistes algériens, dont certains sont condamnés à mort et guillotinés à la prison Montluc.
Pierre Cohendy témoigne des exécutions de ses clients algériens à la prison Montluc, à la fin de la guerre. Cinquante ans après les événements, son indignation reste intacte.
Au cours de l’été 1960, alors que les négociations de Melun entre le gouvernement français et le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) viennent d’échouer, le rythme des exécutions s’accélère en métropole : trois têtes de nationalistes tombent entre le 9 et le 27 juillet à Lyon, Paris et Dijon. Cette accélération provoque une mobilisation animée, entre autres, par le Secours populaire dont L’Humanité est le principal relais dans la presse.
Pétition du Secours Populaire « Vie sauve pour les condamnés à mort algériens »
Le cas d’ Abderrahmane Laklifi amplifie cette mobilisation. Jugé en janvier 1960 pour l’attaque du poste de police de Bellecour, Laklifi et trois de ses camarades sont condamnés à mort. Fin juillet, une « fuite » annonce l’exécution prochaine de Laklifi. Pour réclamer une mesure de clémence, une campagne de presse nationale et internationale est organisée où interviennent de nombreuses personnalités, de François Mauriac à Nikita Khrouchtchev. A Lyon, des pétitions signées par des personnalités « progressistes », parmi lesquelles de nombreux avocats, sont publiées pour réclamer une suspension des exécutions capitales. Ces protestations restent vaines : Laklifi est exécuté le samedi 30 juillet 1960.
Articles du monde
Extraits du livre La guillotine : couverture, Pages 4/ 5 à 8/9. Journal tenu par Moussa Lachtar, un condamné à mort algérien en 1960 à la prison Montluc. Ces extraits décrivent l’ambiance au sein de la prison, le comportement des gardiens envers les prisonniers et le quotidien de ceux-ci avant leur exécution.
Extrait du livre