Alger, 1947. Josette enfant avec sa mère Mireille Saïd et son cousin Pierre Ghenassia, qui mourra dans un maquis de l’ALN dix ans plus tard. À l’arrière-plan, son fils Jean-Pierre, qui sera détenu au camp de Lodi de 1956 à 1960.

Josette Saïd, née en 1941 à Alger, est élevée par sa mère, une femme juive, athée, indépendante, militante au PCA (Parti communiste algérien). Celle-ci mène de front son métier de sage-femme et son engagement pour l'indépendance de l'Algérie qui la conduit à être expulsée d'Algérie en 1957. La famille traverse à nouveau la Méditerranée en 1965, pour s'installer cette fois définitivement en France.

Josette Saïd retrace avec sérénité son parcours personnel, lié à celui des membres de sa famille et à leurs engagements pour l'indépendance de l'Algérie. 

Biographie
Josette Saïd est née le 6 mars 1941 à Alger, dans une famille juive. Ses parents ne s’entendent pas, elle est donc élevée avec son frère Jean-Pierre, de 8 ans son aîné, par sa mère, Mireille Saïd, une femme indépendante. Même si Josette n’est pas touchée directement, la famille est victime des lois anti-juives de Vichy. La mère ne peut plus exercer et son frère n’est plus accepté à l’école.
Josette voue une admiration sans borne à sa mère, une femme forte, athée, qui s’est battue contre son milieu familial pour gagner son indépendance, tout en étant fortement investie dans son métier de sage-femme qui lui fait découvrir les conditions de vie misérables de ses patientes de la Casbah. Mireille Saïd s’engage ensuite dans l’action clandestine pour l’indépendance de l’Algérie, probablement dès janvier 1955. Elle entre au PCA (Parti communiste algérien) en septembre. Ses enfants savent cependant peu de choses de son activité.
La guerre d’indépendance a des conséquences sur la famille Saïd et ses proches. Le frère de Josette travaille dès son plus jeune âge, comme journaliste à Alger Républicain et milite au PCA clandestin. Il est arrêté en septembre 1956 et interné au camp de Lodi, situé à proximité de Médéa, qui accueille principalement des non-musulmans. Sa mère est expulsée d’Algérie vers la métropole en janvier 1957. Pierre Ghenassia, cousin de Josette rejoint un maquis de l’ALN (Armée de libération nationale algérienne) en 1956, à l’âge de 17 ans. Il est tué au bout de 6 mois en février 1957.
Josette est amenée à rester seule quelques mois à Alger. Elle est arrêtée en mars 1957 et placée en garde à vue à la Villa Sésini. A ceux qui l’interrogent, elle déclare ignorer les activités politiques de sa famille. Elle est relâchée au bout de 48 heures. Des militants du PCA organisent alors son départ pour la France, afin quelle puisse rejoindre sa mère. Celle-ci a trouvé un poste de sage-femme, d’abord dans la région parisienne, puis près de Rouen. Son frère, libéré en 1960-61, les rejoint quelques mois puis regagne l’Algérie pour poursuivre l’action clandestine à Constantine.
Archives privées

Lire la biographie de Jean-Pierre Saïd sur le blog de Pierre-Jean Le Folll Luciani Trajectoires dissidentes

Notices historiques