L'École en situation coloniale
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on estime que 92,4% des jeunes musulman.es sont illettré.es. C’est seulement à partir de 1954 qu’un gros effort est entrepris. Un rapport du Commissariat général au Plan de juillet 1955 évalue à 307 000 le nombre d’élèves musulmans inscrits dans les écoles du premier degré, soit un taux de scolarisation qui atteint ainsi 15,4% de la population musulmane à la veille de la guerre d’indépendance. Pour ce qui concerne le lycée, le rapport du Commissariat général au Plan de 1955 établit qu’un enfant musulman sur 125 fréquente le lycée (un sur trois pour les européen.nes). A l’université d’Alger, la seule de toute l’Algérie, il n’y avait en 1938-1939 qu’une centaine d’étudiant.es musulman.nes et , en métropole, environ 150. En 1954, malgré de nets progrès, on compte en Algérie 600 étudiant.es musulmans pour environ 5000 étudiant.es.
Les raisons de ce faible bilan sont multiples. Il est cependant possible de souligner la contradiction jamais dépassée entre la volonté de scolariser et la peur d’éveiller des consciences susceptibles de remettre en question le système colonial. On peut, de fait, parler de « minimum éducationnel » dans l’Algérie coloniale.
École situation coloniale
Récits en écoute : Luce Mercier - Gabriel Mifsud - Michel Valette
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Bibliographie:
Frédéric ABECASSIS, Gilles BOYER, Benoit FALAIZE, Gilbert MEYNIER et Michelle ZANCARINI-FOURNEL, La France et l'Algérie : Leçons d'histoire, Lyon, INRP, 2007.
Aïssa KADRI (ed.), Instituteurs et enseignants en Algérie 1945-1975, Histoire et mémoires, Paris, Kartala, 2014.
Aïssa KADRI, Histoire du système d'enseignement colonial en Algérie, in Frédéric ABECASSIS, Gilles BOYER, Benoit FALAIZE, Gilbert MEYNIER et Michelle ZANCARINI-FOURNEL, La France et l'Algérie : Leçons d'histoire, Lyon, INRP, 2007, p.19-39.