L'ESSANA, une association d'action sociale sous étroite surveillance

L'ESSANA (Etudes Sociales Service d’Accueil Nord-Africain) est fondée en 1948 par des catholiques réunis au sein de la Chronique sociale. En 1951, Henri Le Masne, abbé de la paroisse du Sacré-Coeur et spécialement chargé par le cardinal Gerlier de l’accueil des Nord-africain.es à Lyon, gère l’association, recrute les bénévoles et les forme à l’action sociale, bientôt rejoint par le Père Albert Carteron. L'ESSANA propose essentiellement des cours d’alphabétisation. Son projet est émancipateur, bien éloigné des politiques publiques d'assimilation des populations nord-africaines. C'est pourquoi dès 1953, le pouvoir politique l'accuse de faire le jeu des nationalistes algériens. Réorganisée en 1957 et étroitement surveillée par la préfecture, l'association devient franco-algérienne, administrée par des Français (le protestant Marc Mégard et le catholique Jean Carlhian) et des Algériens proches du FLN. Une dizaine de cours d'alphabétisation fonctionnent dans l'agglomération mais également des cours pour les détenus algériens,  pour les femmes, et une importante aide aux familles.
ESSANA
Récits en écoute : Jean-François BourcierRené Bressat
ESSANA
Bibliographie :
Marianne THIVEND, L'ESSANA, un lieu de solidarités franco-algériennes. In B. Dubell, A. Grosjean, M. Thivend (dir.), Récits d’engagement. Des Lyonnais auprès des Algériens en guerre,  Saint-Denis, Bouchène, 2012