Né en 1934, fils d’un artisan italien, lyonnais, Louis Rosetti commence à travailler dès 14 ans dans l’entreprise familiale. En 1954 il débute son service militaire dans les chasseurs alpins, à Chambéry. Il apprécie la vie militaire et devient caporal-­chef, sans pour autant avoir conscience de la réalité de la guerre commencée de l’autre côté de la Méditerranée.
Il effectue la fin de son service -­ huit mois -­ en Algérie. Stationnée en Grande Kabylie, à Tiqicurt, un village à 70 kilomètres au sud de Tizi­-Ouzou, sa section occupe une maison fortifiée sur un piton. A la tête d’un groupe de 12 hommes, Louis Rosetti enchaîne les gardes, les patrouilles et les opérations de bouclage. Il témoigne du quotidien des soldats, des rapports qu’il estime bons avec une population de paysan.nes pauvres, alors même que les hommes de certains villages passent à l’ALN. Il relate l’attitude variable de ses chefs, sous­officiers et officiers, vis ­à ­vis des villageois.es. Il aborde également le sort des prisonniers : interrogatoires, torture, corvées de bois ou intégration à l’armée en tant qu’interprètes.
Libéré de ses obligations militaires en 1956, Louis Rosetti explique comment la reprise du travail lui a permis de surmonter le stress persistant ressenti à son retour. Retraité, il trouve le temps de s’investir dans l’UFAC (Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre). A ce propos, il exprime son désaccord avec le choix des dates de commémoration de la fin de la guerre.