Les frontières enjeux stratégiques de la guerre
Les frontières de l’Algérie avec le Maroc et, surtout, avec la Tunisie, sont des enjeux stratégique et politique majeurs. En effet, le FLN est soutenu par la Tunisie de Bourguiba devenue, progressivement à partir de 1956, une véritable base arrière de l’insurrection algérienne. Le FLN a son siège à Tunis et l'ALN (armée de libération nationale) des camps d’entraînement situés près de la frontière algérienne. L’objectif militaire de l’ALN est de faire entrer le plus possible de forces en Algérie pour soulager les combattants de l’intérieur. A partir de juillet 1957, une ligne de défense armée (la ligne Morice) court le long de la frontière sur 450 km. L’année 1958 verra se dérouler de durs combats. Les pertes sont très élevées (elles sont estimées à 4000 morts côté ALN et 273 côté français). La frontière est très difficilement franchissable par les combattants algériens. La résistance intérieure se trouve ainsi isolée d’autant que le problème est identique sur la frontière marocaine, mais avec une intensité nettement moindre. La conséquence majeure de cette « bataille des frontières » sera l’affaiblissement des combattants algériens de « l’intérieur » au profit de ceux de « l’extérieur » d'où, à l’indépendance, un véritable conflit politique et militaire entre « combattants de l’intérieur » et « armée de l’extérieur ». Cette dernière en sortira vainqueur et, de fait, prendra le pouvoir dans une Algérie devenue indépendante.
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Récits en écoute : Alain Fau - Gabriel Mifsud