Les camps d'assignation à résidence surveillée en France

En août 1958, la fédération de France du FLN a pris l’ascendant sur le MNA. Elle déclenche une vague d’attentats contre diverses infrastructures et contre les forces de police. Pour répondre à ces attentats, le gouvernement accentue les mesures répressives. Un décret généralise l’internement administratif, pratiqué en Algérie depuis 1955 mais demeuré jusqu’ici limité sur le territoire métropolitain. Lorsque la police peine à réunir des preuves pour déférer des Algériens suspects d’activités nationalistes, elle peut demander un arrêté préfectoral d’assignation à résidence surveillée de 15 jours pour prolonger l’enquête. Les personnes arrêtées sont alors retenues dans des centres de triage (Vincennes à Paris, le fort Montluc à Lyon). Si à l’issue de ce délai les preuves manquent mais que les suspicions demeurent, un arrêté ministériel d’assignation à résidence surveillée pour une durée indéterminée peut être rédigé. Concrètement, on peut enfermer des suspects algériens dans des camps, sans perspective de libération, sur simple décision administrative. Quatre camps d’assignation à résidence surveillée (CARS) sont aménagés : Vadenay, dans la Marne, Saint-Maurice-l’Ardoise, dans le Gard, Le Larzac, dans l’Aveyron, et Thol, dans l’Ain.
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Récits en écoute : Saad Absis - Rahim Rézigat - Georgette SaÏt
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Bibliographie :
Sylvie THÉNAULT (dir.), L'internement en France pendant la guerre d'indépendance algérienne, Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°92, octobre-décembre 2008
Arthur GROSJEAN,  Internement, emprisonnement et guerre d’indépendance algérienne en métropole : l’exemple du camp de Thol (1958-1965) , Criminocorpus[En ligne] Justice et détention politique, Répressions politiques en situation de guerre, mis en ligne le 10 mars 2014, consulté le 17 février 2016. URL :http://criminocorpus.revues.org/2676 ; DOI : 10.4000/criminocorpus.2676
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