L'immigration algérienne après 1962

Si l’immigration algérienne en France est ancienne, elle a connu une accélération pendant la guerre d’indépendance, amplifiée dans la période postérieure au conflit. Les accords d’Evian en 1962 marquent une rupture politique et juridique. Il s’agit dorénavant entre la France et l’Algérie d’une relation d’Etat à Etat ; on ne peut plus parler désormais de « Français musulmans d’Algérie » mais d’immigré.es. De fait, les Algérien.nes résidant en France sont considéré.es juridiquement comme des étranger.es sauf ceux, comme le permettent les accords d’Evian, qui ont choisi de redevenir Français.e. Persiste aussi une spécificité de l’immigration algérienne, en effet, la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée n’est pas remise en cause et, comme le prévoient encore les accords d’Evian, les Algérien.nes conservent un statut spécial plus favorable que les autres nationalités étrangères.
Entre 1962 et 1973, il y a une nette accélération des flux migratoires (2 millions d’Algérien.nes et un million de Français.es d’Algérie). Entre 1962 et 1965, le taux d’immigration est à son plus haut niveau historique (cette réalité s’explique par l’état général de l’Algérie après la guerre). C’est dans cette période (1962-1973) que se développe un racisme anti algérien qui atteint son paroxysme en 1973. De 1962 à 1982, le nombre d’Algérien.nes vivant en France passe de 350 000 à 800 000 personnes. En contre-point, c’est une minorité d’Algérien.nes résidant en France qui décide de retourner en  Algérie désormais indépendante, d’autant que le pouvoir algérien de l’époque demande à la France de continuer à accueillir ses ressortissant.es.
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Récit en écoute : Gabriel Mifsud - Saad et Djamila Troudi - Zakia Rezig
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Bibliographie:
Benjamin STORA Ils venaient d’Algérie. L’immigration algérienne en France, 1912-1992, Paris, Fayard, 1992.
Benjamin STORA, Linda AMIRI (dir.) Algériens en France. 1954-1962 : la guerre, l’exil, la vie, Paris, Autrement, 2012