Photo annotée - immeuble rue d’Isly - archives privées

François C. est né en 1929 à Vialar, une petite ville des montagnes se situant dans le département d’Alger. Après l’incendie de la menuiserie de son père, la famille déménage plusieurs fois avant d’arriver à El Biar, dans la banlieue d’Alger. Très jeune, François commence différentes formations manuelles afin d’aider financièrement sa famille qui se trouve dans de grandes difficultés.  Après avoir effectué son service militaire, il devient électricien à Alger. Il est témoin et acteur des différents événements qui marquent la fin de la guerre dans la ville. En juillet 1962, il quitte précipitamment l’Algérie pour la France. Il reste marqué par la violence de ces derniers moments en Algérie et par le rejet des Français.es de métropole à l'égard des rapatrié.es.

Ce récit fait entendre le point de vue d'un Français d'Algérie, confronté à un mouvement de libération nationale qu'il ne comprend pas, et qui reste fidèle à des représentations qui ont sous-tendu la présence française en Algérie.

Biographie
François C. est né en 1929 à Vialar, une petite ville des montagnes se situant dans le département d’Alger, fils d’un modeste artisan. Ruinés par l’incendie de leur maison et de la menuiserie familiale, les parents de François doivent déménager à l’Alma, à 30 km d’Alger. François y passe une enfance dans une grande pauvreté qui pèse sur les relations entre ses parents. Passé par l’école primaire de la III° République, puis de Vichy, il reçoit un enseignement marqué par le patriotisme, mais passe une grande partie de son temps dans la rue, avec ses camarades. A partir de 14 ans, au gré des déménagements successifs dus en partie aux opportunités de travail paternelles, il enchaîne les apprentissages : de forgeron, d’abord, de mécanicien ensuite, puis d’électricien. En 1949, il accomplit son service militaire. A son retour, il trouve un emploi d’électricien à Alger. Avant la guerre d’indépendance, François C. ne ressent pas de tension dans l’Algérie coloniale. Il fréquente des Arabes mais déclare se méfier de ceux d’entre eux qui ne travaillent pas ou dont les femmes portent le voile. Durant la guerre il se remémore davantage un climat de peur générale des attentats que des scènes de violences perpétrées par le FLN dont il aurait été un témoin direct. En mai-juin 1958, il participe aux manifestations d’Algérois.es et accueille favorablement le retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Déçu par les choix gaulliens faits par la suite, on le retrouve dans la manifestation de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. Approché par des membres de l’OAS qui lui proposent des armes, il refuse de participer aux attentats constituant à tuer des civils arabes. Terrorisé par l’arrivée de l’ALN dans les villes, il quitte précipitamment l’Algérie avec sa famille. Il évoque une difficile intégration en France à cause de l’hostilité de l’opinion métropolitaine.
Archives
Deux poèmes écrits par le père de François C.

Poème 1 32914
Poème 2 
32914 

Une photo annotée montrant un immeuble de la rue d'Isly à Alger, fleuri en mémoire des victimes de la fusillade du 26 mars 1962.