Les camps de regroupement en Algérie

En 1957, les autorités militaires adoptent une stratégie de lutte contre la guérilla qui consiste à priver le FLN du soutien de la population. Pour cela, des zones interdites sont créées où toute personne peut être abattue sans sommation. La population vivant dans ces zones en est chassée et leurs habitations sont détruites. Les habitant.es sont ensuite regroupé.es dans des villages de tentes sous contrôle de l’armée française. Il s’agit donc de déplacement forcé de populations qui dorénavant vivent dans des camps de regroupement loin de leurs terres qu’ils ne peuvent plus cultiver.
Ces camps rassemblent un million de personnes dépendant entièrement de l’administration française. Le ravitaillement est souvent insuffisant et les conditions sanitaires telles que la mortalité infantile est importante.
En 1959, Michel Rocard, stagiaire de l'ENA en Algérie, rédige un rapport sur ces camps de regroupement. La teneur du rapport incite le délégué général en Algérie à donner l'ordre aux militaires de suspendre les regroupements et d'améliorer les conditions de vie dans les camps existants. L'amélioration est lente. En 1959, des articles publiés dans la presse parisienne alertent et scandalisent l'opinion publique.
En 1961, la population totale des « regroupés » s'élève à environ deux millions de personnes, soit un tiers de la population rurale d'Algérie.
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Récits en écoute : Alain FauGabriel Mifsud - Saad AbsisFrançois Brunet
ENA
Bibliographie
Michel ROCARD, Rapport sur les camps de regroupement et autres textes sur la guerre d’Algérie, Paris, Mille et une nuits, 2003.
Michel CORNATON, Les camps de regroupement de la guerre d’Algérie, Paris, L’Harmattan, 1998.