Torture
Pendant la guerre d’indépendance, la torture est largement employée par l’armée française, en particulier à partir de la bataille d’Alger. Dans le cadre d’une guerre « contre- révolutionnaire », elle est institutionnalisée, conçue comme une méthode indispensable à l’obtention de renseignements. L’historienne Raphaëlle Branche souligne cependant qu’elle est surtout un moyen d’imprimer la domination coloniale sur le corps des supplicié.es. Elle existait en effet avant 1954. L’usage de la torture reflue à partir de 1960, sitôt que le pouvoir gaullien rappelle l’armée à l’ordre, sans toutefois disparaître. Son usage n’est pas reconnu officiellement malgré les alertes répétées et les témoignages publiés, parfois censurés tout au long du conflit. En France métropolitaine aussi, la torture est employée. Elle est cependant pratiquée à une moins grande échelle, et de façon moins méthodique, essentiellement par la police. A Lyon, le commissariat de la rue Vauban est désigné à plusieurs reprises comme un lieu de torture par les avocats et un noyau de militant.es associatifs/ves. En octobre 1958, Albert Carteron est en train de rassembler un dossier sur la question lorsqu'il est mis en cause dans l'affaire du Prado. Le scandale national qui en découle permet au cardinal Gerlier de révéler les « sévices » dont sont victimes les Algériens dans ce commissariat lyonnais.
algérie
Récits en écoute : Saad et Djamila Troudi - Abdelhamid et Hadria Gharib - Georgette Saït - Jean Molard - François Brunet
internement
Bibliographie :
Raphaëlle BRANCHE La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie, Paris, Gallimard, 2001.