Mohand Harma est né en 1937. Il quitte son village de Kabylie en 1955 pour Alger, où il travaille comme ouvrier et jardinier chez des colons. En 1959, de retour dans son village, il est dénoncé comme militant
FLN, ses frères s’étant engagés dans les maquis.
Il se retrouve face à un adjudant chef : sur une table, on lui présente d’un côté un uniforme, de l’autre un pistolet. Soit l’engagement, soit la mort. C’est dans ces conditions qu’il s’engage dans l’armée française. Il est affecté à la
SAS (Section administrative spécialisée) comme
moghazni.
A l’indépendance, il rend son fusil. Il est arrêté, fouetté, roué de coups puis interné dans un camp en juillet 1962. Il témoigne des conditions de détention extrêmement dures : manque de nourriture, torture, exécutions sommaires quotidiennes. Au bout de 45 jours, le camp est évacué sous les ordres du commandement central, les hommes sont extrêmement affaiblis et amaigris, certains décéderont après leur arrivée à la prison de Maison-Carrée, à Alger. Les survivants bénéficieront alors de conditions de détention décente